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je ne crois pas que la philosophie soit un remède efficace aux maux d'aujourd'hui. les mots, hélas, ne soignen
Par Anonyme, le 27.04.2012
point de vue valable, et je le partage, dans l'actualité immédiate. mais il faut des idées pour construire des
Par adlibitum, le 27.04.2012
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Par Anonyme, le 27.04.2012
l'objet du blog n'est pas de fournir un ou des avis mais de proposer de la "matière à réflexion". philosopher
Par adlibitum, le 05.01.2012
ah je vois ... il semblerait que vous êtes d'accord avec michel onfray en postant cet article . mais pourquoi
Par Anonyme, le 05.01.2012
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Date de création : 18.10.2010
Dernière mise à jour :
03.04.2013
39 articles
Ce qu'il y a de philosophique dans lefilm de Jean-Pierre Pozzi et Pierre Barougier,Ce n'est qu'un début, ne se lit peut-être pas sur le visage de cesenfants si adorables que les publicitaires ont depuis longtemps compris combien était vendeur le décalage généré par une parole"adulte" qui sort de la bouche d'unbébé. Mais plutôt dans ce qui est effleuré, se devine hors champ : une certaine souffrance de l'immigration dans le souvenir partagé d'une plage, l'apprentissage du marqueur qu'est la couleur de peau pour une petitefille qui ne souhaiterait pas être noire, l'annexion de l'intelligence à la capacité, spécifiquement maternelle, de ranger correctement le"pot de Nutella", les difficultés sociales lisibles sur les façades des immeubles, la télévision constamment allumée, les inégalités d'accès au langage. Cesenfants ne sont plus, n'ont même jamais été desanges vierges et innocents, et leur parole, la manière dont bougent leurs corps, signalent toujours déjà combien ils sont traversés par les forces sociales qui conditionnent nos existences, et celles de leurs parents.
Parler de l'amour ou de la mort n'est pas faire de la philosophie : c'est simplement parler, ce qui est déjà beaucoup, mais en cette matière, la philosophie ne jouit d'aucun privilège. Et c'est sans doute le grand mérite de cette institutrice dans Ce n'est qu'un début : faire parler les enfants, leur apprendre à s'écouter — ce qu'aussi bien l'école, la famille ou la société devraient pouvoir enseigner, ce à quoi elles parviennent de plus en plus difficilement tant il y a de forces contraires pour les en empêcher. A ce titre, la philosophie est aussi vulnérable que tous les autres modes de formulation de l'expérience humaine aux transformations brutales du monde et aux réformes tout aussi brutales du système de l'enseignement public.
Mais voilà qu'on lui attribue le pouvoir mystique de s'arracher des vicissitudes du monde, mue qu'elle serait par le seul plaisir et la seule joie de la pensée. N'est-il pas en effet paradoxal de vouloir introduire, par une nouvelle opération de communication gouvernementale occasionnée par la Journée mondiale de la philosophie à l'Unesco, un enseignement d'initiation à la philosophie dès la classe de Seconde, quand depuis plusieurs années le nombre de postes aux concours de l'enseignement public se réduit comme peau de chagrin (43 à l'agrégation, 32 au Capes en 2010), et qu'on remet en question l'apprentissage des sciences sociales au lycée, sous prétexte que la sociologie et l'étude de la pensée économique instilleraient dans l'esprit de nos élèves une vision déprimante, voire gauchiste, de la société, et, surtout, de l'entreprise ?
Assignerait-on alors à la philosophie d'apporter le supplément d'âme que réclame un monde sans âme ? Elégante manière de la dépolitiser, d'en faire l'instrument d'une dépolitisation des forces sociales. Lui enjoindrait-on de conférer du sens où l'on ne rencontre que des déterminismes implacables ? Ainsi le philosophe interviendrait-il pour donner son complément de valeur à un cours de physique ou de mathématiques, de littérature ou d'histoire, comme s'il s'agissait d'apprentissages simplement mécaniques, embourbés dans la trivialité de leurs savoirs factuels, comme si ces disciplines ne pensaient pas, comme si la philosophie ne possédait pas elle aussi sa dimension mécanique, souvent laborieuse, parfois pénible, d'apprentissage. A coup d'heures supplémentaires défiscalisées ou de vacataires payés au lance-pierre, la philosophie constituerait alors l'aimable instrument de banalisation de l'idée que tout enseignant est substituable, et son savoir de peu de valeur.
RÉALITÉ SOCIALE
Le fait est qu'il n'y a pas de pensée sans exercice de la pensée, et que ce dernier ne s'instaure que dans des conditions concrètes. La vérité est qu'on ne fait pas de la philosophie au lycée comme on en fait dans un studio de radio, sur un plateau de télévision ou dans un magazine, et la question de l'introduction de la philosophie en classe de Seconde n'est pas celle d'une prétendue maturité ou non des élèves. Le professeur de philosophie n'est pas un sage parmi des aveugles : c'est d'abord un enseignant qui avec ses collègues partage les mêmes problèmes pédagogiques et scolaires, de l'enseignement du programme à la gestion de classes hétérogènes et souvent surchargées, en passant par la discipline lorsqu'il en est besoin, la correction des copies et l'adaptation du métier à des réformes qui sont, quant à elles, toutes autant les unes que les autres dénuées de pensée, sinon comptable.
Si l'on a tendance à oublier que la pratique de la philosophie est encastrée dans la réalité sociale, c'est parce qu'elle ne semble aujourd'hui exister que par ceux que les médias ont adoubé philosophes, ayant su profiter de leurs réseaux pour accéder à la reconnaissance médiatique. Le philosophe serait alors celui qui, depuis un confortable ciel des idées, contemplerait du lointain des hautes sphères les évolutions du monde, et notamment celles d'une société où tout fout le camp car le désir démocratique est délétère, ou bien s'adonnerait à la relecture bienheureuse des grands textes, quand le sociologue chercherait toutes les excuses du monde à la délinquance des mineurs pour devenir leur complice. C'est oublier combien c'est au lycée et à l'université — un lycée et une université aujourd'hui bien abîmés — que la philosophie se fait, et qu'elle ne consiste pas à trouver refuge dans une unité béate de "la" pensée où les conflits politiques et sociaux se résoudraient consensuellement. La tâche de la philosophie n'est pas de nous réconcilier avec le monde, mais de conférer à nos colères la forme de la réflexion qui précède toute action sociale et politique, elle l'est de part en part. Sans doute penser est une joie, mais cette joie ne doit jamais se dissocier de cette colère.
Lambert Dousson, professeur de philosophie
"mais de conférer à nos colères la forme de la réflexion qui précède toute action sociale et politique" . Celà voudrait-il dire que la philosophie que l'on nous enseigne au lycée, nous fait croire que l'on commence a réfléchir alors qu'au fond nous ne réfléchissons point car nous acquiérons juste la forme de la réfléxion et non le fond .
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